Il y a quelques semaines, le président Bush déclara sa guerre achevée. Quelques mois auparavant il l’avait déclarée commencée. C’est un peu court. Comme toute uvre humaine, cette guerre a une histoire qui commence à l’époque de Bush père, et ses racines sont enfouies bien plus loin dans le temps. En fait, Bush fils tente de dissimuler son passé sous des fanfaronnades de vainqueur. Il avait fait campagne pour la présidence des États-Unis en invoquant notamment la nécessité de se débarrasser de Saddam Hussein, la suprématie mondiale américaine et la relance des armements terrestres et spatiaux. N’étaient-ce pas là des engagements dans un processus de guerre?
Une des raisons invoquées pour justifier d’envahir l’Irak fut l’hypothèse de la détention d’armes de destruction massive menaçant la sécurité des États-Unis. Mais rien ne menace plus la sécurité des humains que leur terrible inconscience et en particulier celle des représentants du Pouvoir. En fait d’armes de destruction massive, les violences sexuelles (page 2) sur les femmes et les filles, futures mères, ou la « Pédagogie noire » infligée aux enfants (page 3) déstabilisent l’être humain d’une manière si grave que des générations entières sont englouties dans la souffrance et ses rejouements. Ces sévices sont à la base d’un sentiment d’insécurité relationnelle qui détermine tous les autres. La cause réelle des guerres se situe donc dans l’incapacité des hommes à être en relation et l’origine de ce handicap se trouve dans les passages à l’acte sur les femmes, sur les enfants, en particulier sur les fils (page 4 et 5). La culpabilité agressive et la compensation, dans le pouvoir, de la force virile engendrent un enfermement et une dynamique de refoulement institutionnalisé dont l’insécurité est la conséquence directe. Cette insécurité intérieure que les Américains craignent tant qu’ils l’exportent sous forme d’une guerre – afin d’en tenir à distance la mise à jour – est à reconnaître dans la relation douloureuse au père (page 6).
La liberté n’existe que pour l’être aimant et conscient. Dans ce contexte, ceux qui se prétendent libres de faire la guerre, ou de la subir, se révèlent, de fait, esclaves de leur passé familial et national (page 7). Ce faisant, ils pervertissent la réalité et freinent de tout le poids de leur souffrance refoulée le processus de libération des générations montantes. Ce processus est présent en chacun, il nous appartient de le reconnaître en nous. Toute action allant dans le sens du respect de l’enfant et de sa nature consciente, qu’elle soit le fait d’une personne, de la société ou de ses représentants, est à prendre en compte comme un pas important (page 8). Pour cela, la libération personnelle est seule garante de la réalisation d’une Humanité fondée sur la joie de vivre ensemble.
B.G.