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De la bactériophobie au bioterrorisme

par Sylvie Vermeulen

Cet article est paru dans la revue Regard conscient No 13 (décembre 2003)

Ce texte est désormais disponible dans l’ouvrage Le Génie de l’être et autres écrits, Le Hêtre Myriadis, 2021.


Résumé : En projetant leurs terreurs sur le monde microbien, les scientifiques ont produit et nourrissent le bioterrorisme.


Les micro-organismes font partie de la cohérence de l’Homme. Ils ont une fonction de protection de la vie. Si l’équilibre psychique de l’humain est perturbé par des maltraitances relationnelles, qu’elles aboutissent ou non à des violences physiques, il y a résonance sur le corps physique. Celui-ci subit des désordres dus, notamment, à un état de terreur permanent non exprimé. Dès lors, certaines bactéries vont manifester la déstabilisation de l’équilibre du corps par une crise localisée. L’être signale ainsi que son environnement perturbe l’harmonie de son développement, voire menace sa vie. Lorsque les passages à l’acte destructeurs persistent, les bactéries, dites « pathogènes », en symbiose avec leur terrain, intensifient leur action révélatrice et les crises augmentent.


Antibiotiques

La conceptualisation de l’antibiotique est issue de la croyance en l’existence du Mal en l’Homme et en son corollaire : la lutte acharnée qu’il faut mener pour l’éradiquer. Au XIXe siècle déjà, cette croyance évolue, dans les milieux scientifiques, par la conviction qu’il existe des germes vivants, primitivement créés morbides pour rendre malades hommes et bêtes. Le refus de l’homme de remettre en cause ses opinions pour sauvegarder son pouvoir l’a entraîné dans une guerre totale contre les microbes et les virus qui durent depuis plus d’un siècle. De longues générations d’antibiotiques détruisirent les unes après les autres toutes les bactéries qui se trouvèrent sous leur influence. Cela augmenta le déséquilibre du terrain et donc les infections.

La mise en scène de cette conception erronée de la Vie est la parfaite réplique de ce que nous rejouons sur le corps social. Des hommes, déconnectés des terreurs vécues dans leur enfance, vont vouloir inconsciemment accélérer une prise de conscience personnelle et collective en manifestant explicitement - et donc violemment - sur la scène sociale les causes non reconnues et les émotions non accueillies, directement liées à leurs terreurs refoulées. Le refus machiste de se remettre en cause accumule et complexifie des situations de rejouements coupées de leur cause.

 

Bioterrorisme

La montée de terreur suscitée par l’évocation de passages à l’acte bioterroristes n’est possible que lorsque le transfert des causes réelles de la terreur refoulée est pleinement justifié par l’interprétation faite des comportements du support ainsi désigné, en l’occurence le terroriste ou encore le microbe tueur. La connivence des hommes confirme l’existence du Mal en pointant et qualifiant les révélateurs de « coupables » pour les terroristes, et de « pathogènes » pour les bactéries, au lieu de confirmer la Vie en reconnaissant et accueillant la souffrance occasionnée par le déni et la maltraitance subis. Tout comme les microbes dits « pathogènes », les terroristes ont une histoire qui, non résolue en conscience, les a précipités vers leur fin. 

 À force de se mentir sur les causes de leur « état de santé », les États aussi accumulent les déséquilibres sociaux et finissent par ne plus avoir la capacité interne de les résoudre. Ils se retrouvent sans « immunité naturelle », pour avoir défini celle-ci comme étant un acte de guerre contre des agents pathogènes. Ils génèrent, de ce fait, le terrorisme qu’ils prétendent combattre.

En nourrissant le Pouvoir, le corps social se soustrait à une règle établie par l’ordre naturel du vivant qui est de résoudre les souffrances au fur et à mesure qu’elles sont occasionnées. Ainsi, le refus réitéré d’accueillir la souffrance transforme l’homme en son propre ennemi.

Sylvie Vermeulen

 © S. Vermeulen – 12.2003 / www.regardconscient.net



Virus pathogène de synthèse

Des chercheurs mettent au point un virus qui confirme leurs fantasmes.

Le quotidien Le Monde nous apprend la nouvelle. Conduits par l’un des artisans du séquençage du génome humain, le biologiste Craig Venter, des chercheurs américains ont créé un virus artificiel à partir de gènes de synthèse. Ils ont reproduit un virus bactériophage existant à l’état naturel, le Phi-X174, et fonctionnant comme un virus simple s’attaquant aux bactéries. Une fois introduite dans la bactérie Escherichia coli, cette structure détourne à son profit le métabolisme de la bactérie et parvient alors à se reproduire à de très nombreux exemplaires. Il y a un an, le Département américain de l’énergie (DoE) avait versé trois millions de dollars à l’équipe de Craig Venter pour créer de nouveaux organismes vivants dont les patrimoines génétiques seraient produits par synthèse. En juillet 2002, un autre groupe de chercheurs dirigés par Eckard Wimmer avait recréé par synthèse le virus de la poliomyélite, dont le potentiel infectieux et pathogène était pratiquement équivalent aux souches naturelles. « Nous évitons, pour notre part, d’utiliser le mot “créer”, avait déclaré ce dernier. Nous souhaitons faire une distinction entre nous et le Créateur. » (Le Monde, 14.11.2003).

Les scientifiques ne prennent pas en compte la symbiose qui existe entre les bactéries et le terrain dans lequel elles évoluent. A fortiori, ils ignorent les raisons de la Vie qui occasionnent leur transformation en bactéries dites « pathogènes ». C’est sur ce déni de la cohérence du vivant que les scientifiques se déculpabilisent de créer des organismes artificiels conformes à leurs monstrueuses interprétations. Pour éviter de réaliser la manipulation dont ils ont eux-mêmes été l’objet, les chercheurs fabriquent un virus tueur, artificiellement stable dans son potentiel infectieux et pathogène, pour donner une authenticité aux croyances de leurs ancêtres et enseignants.

Finalement, ils n’invoquent l’existence d’un « Créateur » que pour mieux se légitimer de manipuler la Vie.

S. V.