Déconstruire Freud et la psychanalyse : une approche psychohistorique

Fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud est sans doute l’un des penseurs les plus féconds des XIXème et XXème siècles. Sa théorie dite des pulsions est presque universellement reconnue et – en France tout au moins – enseignée à tous les étudiants de psychologie, aux professionnels de l’enfance et jusque dans les classes de philosophie de nos bacheliers.

Bien qu’elles fassent désormais partie du langage courant, des notions comme le complexe d’Œdipe, le narcissisme ou le Surmoi n’ont pourtant aucune validité scientifique et résultent des élaborations personnelles de son auteur, si riches fussent-elles . En dépit de ce constat, leur influence sur la pratique des psychothérapies, sur l’éducation des enfants, sur les décisions judiciaires, voire sur notre compréhension des dynamiques sociales ne laisse pas d’étonner.

Mieux vous situer face aux concepts psychanalytiques

Étrangement, il semble que les recherches ultérieures menées autour de l’attachement, de la psychologie du développement de l’enfant ou, plus récemment, des neurosciences dites affectives ne soient pas parvenu à ébranler un édifice conceptuel que certains assimilent désormais à un dogme. Plutôt que de contribuer à libérer ses adeptes des tourments de leur mal-être, la doxa freudienne participerait à renforcer leur croyance dans la noirceur de la nature humaine et l’emprise des structures de pouvoir.

Au cours de ce séminaire de deux jours proposé en ligne, vous découvrirez pour quelles raisons Freud a abandonné une première théorie fondée sur les traumatismes, vous comprendrez comment son histoire personnelle s’est invitée dans l’édifice psychanalytique sous la forme de concepts tels que le fantasme, le principe de réalité, le stade oral ou encore le complexe de castration. Vous discernerez mieux par quels détours certains présupposés freudiens peuvent faire obstacle à la résolution de nos souffrances psychiques, à l’accompagnement de nos jeunes, à la détresse des victimes d’abus sexuels et, plus largement, à la reconnaissance des revendications des femmes et des minorités qui vivent sous l’oppression de la domination patriarcale.

Les points forts de la formation

Par une approche alternant de courtes présentations illustrées et des ateliers en ligne, le séminaire abordera notamment les points suivants :

• Qu’est-ce que la psychohistoire ?
• L’approche psychohistorique appliquée à la famille de Sigmund Freud.
• Le rapport à son père et l’abandon de la théorie de la séduction.
• La remise en cause de l’Œdipe freudien.
• Les ruptures d’attachement et la problématique maternelle.
• Le narcissisme ou le spectre de l’enfant-tyran.
• Les avatars de la psychanalyse dans l’éducation et dans la posture psychothérapeutique.
• Nouvelles perspectives dans l’accompagnement des enfants.

Ce que vous pouvez attendre de cette formation

Ce séminaire s’adresse particulièrement à des personnes actives dans la relation d’aide et l’accompagnement social : psychothérapeutes et psychopraticien·e·s, consultant·e·s en parentalité et doulas, assistant·e·s sociaux·ales, éducateurs·trices, infirmiers·ères, parmi d’autres vocations. Il ne nécessite aucun prérequis et peut aussi intéresser toute personne désireuse de progresser dans la compréhension d’elle-même et de l’évolution de nos sociétés.

Parmi les bénéfices que vous pouvez en attendre figurent les éléments suivants :

• Vous comprendrez l’impact de l’histoire familiale de Freud sur l’édifice psychanalytique.
• Vous repenserez les principaux concepts freudiens et leur incidence pernicieuse sur le travail thérapeutique et l’accompagnement des enfants.
• Vous découvrirez la première théorie de Freud fondée sur le traumatisme et les raisons inavouées pour lesquelles il l’abandonna au profit de la théorie des pulsions.
• Vous déconstruirez l’Œdipe freudien et d’autres concepts empiriques passés dans le langage courant.
• Vous envisagerez de nouvelles perspectives dans la relation d’aide et l’accompagnement.

Présentation du formateur

*Marc-André Cotton est psychohistorien et responsable du site Regard conscient, un projet de recherche consacré aux conséquences des violences éducatives ordinaires dans la continuité des travaux d’Alice Miller et de Sylvie Vermeulen. Il est l’auteur du livre Au nom du père, les années Bush et l’héritage de la violence éducative (L’Instant présent, 2014) et préside aujourd’hui l’International psychohistorical association (IPhA).

Formateur et conférencier, il a écrit de nombreux articles sur les thématiques de la parentalité et la relation à l’enfant, de l’histoire des mentalités, de l’enfance des dirigeants politiques, de la psychanalyse et de la psychologie. Il a régulièrement collaboré à la revue PEPS et participe depuis 10 ans à la formation de consultant·e en parentalité animé par Catherine Dumonteil-Kremer. Parmi ses publications en lien avec la thématique de cette formation, citons :

Cotton, M. A., « La véritable histoire d’Œdipe », Regard conscient, avril 2001.

Cotton, M. A., « Punir au nom d’Œdipe », in Catherine Dumonteil-Kremer, Élever son enfant autrement, ressources pour une éducation alternative, éd. La Plage, 2003, 2020.

Cotton, M. A., « Psychanalyse, du déni de vérité au fantasme », Regard conscient No 21, mai 2005.

Cotton, M. A., « Freud et le déni de la conscience humaine », Colloque De Socrate aux neurosciences, octobre 2012.

Cotton, M. A., « Le mythe d’Œdipe : culpabiliser l’enfant ou reconnaître le poids de l’histoire familiale ? », Revue PEPS No 14, printemps 2016.

Cotton, M. A., « Sigmund Freud, fils d’Amalia », Revue PEPS No 18, printemps 2017.

Cotton, M. A., « L’histoire secrète d’Alice Miller », Revue PEPS No 31, hiver 2020.

 

Informations pratiques

De plus amples informations seront disponibles dès janvier 2025.