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Newsletter No 28 - Décembre 2018 Chères et chers ami-e-s, chères et chers abonné-e-s, La mort de George H. W. Bush, à l’âge de 94 ans, nous a donné l’occasion de voir l’interdit de mettre en cause le père porté à son paroxysme, comme souvent lors du décès d'une personnalité. C’est une occasion de s’interroger sur l’idéalisation que nous faisons de nos propres parents pour gérer la souffrance de ne pas avoir été reconnus par eux comme des êtres conscients et les conséquences des maltraitances physiques et psychologiques qui s’en sont suivies. Dans son éloge funèbre, George W. Bush a décrit « le meilleur père qu’un fils ou une fille puisse avoir ». Mais en fait, GHWB était un père absent qui ne pensait qu’à s’enrichir pour répondre aux exigences de son propre père. Il laissa sa femme battre ses garçons et les faisait souffrir en leur disant : « Tu m’as déçu! » C’est par fidélité à ce père humiliant que George W. Bush est parti gerroyer en Irak pour renverser Saddam Hussein, coupable notamment d’avoir ourdi un complot contre lui : « Après tout, c’est le type qui a essayé de tuer mon père! » Vous trouverez ci-dessous un lien vers une psychobiographie de la dynastie Bush, fondée sur les recherches que j’ai menées pour écrire mon ouvrage Au nom du père, les années Bush et l’héritage de la violence éducative, paru en 2014 aux éditions L’Instant présent et toujours réédité. En commandant ce livre dès aujourd’hui (frais de port offerts), vous encouragerez aussi une petite maison d’édition engagée dans le soutien à la parentalité ! Le 30 novembre dernier, l’Assemblée nationale française a voté une proposition de loi de portée symbolique visant à interdire « les violences éducatives ordinaires ». Comme souvent en politique, ce texte est le fruit d’un compromis minimaliste puisqu’il inscrirait dans le Code civil un article lu lors des mariages indiquant simplement que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ». L’Observatoire de la violence éducative ordinaire (OVEO) dénonce à juste titre une « réécriture [qui] évite de désigner de manière explicite ce que près de 80% des enfants subissent quotidiennement » en France, à savoir des châtiments corporels et des humiliations considérées comme faisant partie de l’éducation. Il faut cependant reconnaître que, si cette loi n’a pas la portée que nous attendions, la conscience des conséquences des VEO progresse pas à pas. Pour l’occasion, j’ai retranscrit la conférence donnée sur ce thème à la foire éco-bio d’Alsace, en 2015, intitulée De la violence « éducative » à une parentalité consciente. La commémoration du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale fut l’occasion de partager un secret de famille puisque mon arrière grand-père Louis Cotton, soldat du 120e bataillon territorial d’infanterie, a déserté de l’arrière-front de Verdun en avril 1916, après sept mois passés sur les champs de bataille. La honte suscitée par sa désertion et l’alcoolisme avec lequel il gérait les traumatismes de la guerre ont conduit la famille de mon père à faire l’impasse sur le drame de son existence. Ce n’est que récemment que j’ai pris conscience de l’impact de ce secret sur ma propre vie, un parcours que je relate dans la conférence S’ouvrir à l’analyse transgénérationnelle, désormais retranscrite elle aussi. La polémique autour de l’hommage rendu par le président Macron au maréchal Pétain montre combien certaines idées sont tenaces, en l’occurrence la croyance entretenue par les manuels d’histoire que celui-ci ait été le vainqueur de Verdun et l’un des artisans de la victoire. Vous trouverez ci-dessous un essai psychohistorique, fondé sur les recherches de l’historien Henri Guillemin, qui aborde les motivations inconscientes ayant amené une partie de la nation française à soutenir cette personnalité défaitiste. À l’occasion du 70e anniversaire de la Déclaration des droits de l’Homme, le 10 décembre dernier, j’ai également diffusé cette réflexion de Sylvie Vermeulen, parue en 2001, et dont vous trouverez le résumé ci-dessous. Le texte interroge la persistance de la croyance du Mal en l’Homme, cause de tous nos rejouements. Il montre que notre conscience est restée sidérée par le déni que nous avons subi, enfants, de la part de nos éducateurs. À ce jour, aucune civilisation n’a compris que les explosions de mépris, de haine et de destruction sont les démonstations collectives du mépris, de la haine et de la destruction qu’a subi chaque adulte dans son enfance... et c’est pourquoi le travail sur notre parentalité importe tant!
And finally, for our Psychohistory friends, please find below the last issue of our Psychohistory Newsletter. Ce printemps, nous serons une fois encore au salon Primevère de Lyon qui se tiendra les 22, 23 et 24 février. Si vous souhaitez recevoir des billets gratuits, n’hésitez pas à m’en faire la demande par courriel (). À toutes et à tous, je souhaite un bon réveillon et une année 2019 en conscience ! Marc-André Cotton
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