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Newsletter No 36 – Juillet 2022
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Chères et chers ami·e·s, chères et chers abonné·e·s, En ce début d’été, j’ai le plaisir de vous tenir informé·e·s de nos récentes activités. Sur les élections françaises tout d’abord, qui nous ont donné des sueurs froides ! Si l’Assemblée nationale est sans doute aujourd’hui plus représentative des tendances politiques qui se côtoient dans l’Hexagone, le retour d’un autoritarisme décomplexé ravive de douloureux souvenirs. Cette démocratie que nous croyions acquise vacille et nous oblige à réfléchir sur les dynamiques relationnelles sous-jacentes. Dans son Génie de l’être, Sylvie Vermeulen a développé une réflexion sur cette question que je vous invite à consulter en libre accès : « Les coulisses de la démocratie ». Elle rejoint le philosophe allemand Theodor Adorno qui remarquait, voici plus de soixante-dix ans, que la soumission à l’autoritarisme parental contribue au potentiel antidémocratique des idéologies populistes. Vous trouverez ci-dessous un compte-rendu de ses travaux, publié à l’époque par le magazine PEPS. Dans ce registre décidément très actuel, j’ai été frappé par les ressemblances existant entre l’histoire de George W. Bush – détaillée dans l’ouvrage « Au Nom du père » – et celle de Vladimir Poutine dont les agissements occupent le devant de la scène internationale : violences éducatives, ruptures d’attachement, cécité émotionnelle, identification à la figure du père et j’en passe. Mon ami Thierry Gaillard avait publié un condensé de cette recherche dans son livre « Analyses transgénérationnelles pour mieux comprendre » qu’il vient de rééditer. Cette réflexion est aussi disponible en libre accès sur notre site, sous le titre « Du sacrifice de soi au sacrifice de l’autre dans la politique de la famille Bush ». La notion de psychoclasse, chère à l’Américain Lloyd deMause, me semble ici d’une grande pertinence. Fondateur de l’International Psychohistorical Association (IPhA) dont je fais partie, ce pionnier parle d’une évolution historique de la relation du parent à l’enfant que confirment les récents développements de la parentalité bienveillante. Lors d’un séminaire donné à Gap pour les stagiaires de Parentalité Créative®, j’ai été surpris de voir que la pratique traditionnelle de l’emmaillotage faisait encore débat en France auprès de certains jeunes parents – certes dans une version light. L’article « Les traditions d’emmaillotage : interpellons nos héritages ! », paru dans le magazine PEPS à l’été 2020, a suscité bien des réactions sur les réseaux sociaux ! En étudiant l’histoire familiale et l’enfance de Vladimir Poutine, mon étonnement grandit encore. J’appris que l’anthropologue américaine Margaret Mead avait mené des travaux sur la culture grand-russe avec ses collègues de l’université de Columbia dans les années cinquante. Je vous laisse découvrir ci-dessous un condensé de son « hypothèse de l’emmaillotage » dans ma contribution à la dernière parution du magazine PEPS, qui sort cette fin de semaine, et son éventuelle implication dans la crise géopolitique actuelle.
Peut-être le champ de la psychologie périnatale permet-il de comprendre l’hypothèse de Margaret Mead ? L’approche de cette discipline est intéressante, me semble-t-il, non seulement pour les professionnels, mais aussi pour les parents confrontés chez leurs enfants à certaines conséquences de leur expérience de vie périnatale. Il y a quelques années, j’avais interviewé un collègue psychohistorien exerçant la psychologie périnatale en Allemagne, toujours pour le magazine PEPS, et vous trouverez le résumé de cet entretien au bas de la présente page. Les 19-21 mai derniers a eu lieu la première partie de la 45e Conférence de l’IPhA, sur Zoom cette année encore. « Comment pouvons-nous donner un sens à un monde en proie à la guerre, à la misogynie, à l'autoritarisme et à la violence raciale ? » demandait notre président Brian D’Agostino dans son introduction. Parmi les nombreuses interventions présentées, j’ai choisi de traduire celle de ma collègue psychanalyste Krystyna Sanderson – autrice d’un précédent article sur la Pologne occupée – et de la rendre disponible sur notre site. Elle-même d’origine polonaise, elle se questionne précisément sur la dérive autoritaire que connaît son pays, tout comme la nôtre et plus encore celle des États-Unis. Je vous invite à consulter ce lien en bas de page. De fait, les récents développements de l’actualité américaine ne préoccupent pas seulement les psychohistoriens. C’est une marée d’indignation qui a répondu aux révoltantes décisions de la Cour suprême de révoquer le droit à l’avortement, d’autoriser les prières dans les écoles publiques, de garantir le droit au port d’armes en public ou encore de déclarer incompétente l’agence nationale de l’environnement en matière de réchauffement climatique. Cauchemar de l’administration Biden, la plus haute instance judiciaire américaine est dominée par cinq juges nommés par deux présidents n’ayant pas remporté le vote populaire – George W. Bush et Donald J. Trump – comme l’autorise le système électoral états-unien. Ces décisions consacrent le retour sur la scène politique du puritanisme qui inspira les Pères Pèlerins, persuadés d’être le peuple élu de Dieu venant en Amérique pour fonder la « Nouvelle Jérusalem ». Aujourd’hui, les mouvements religieux se réclamant de l’évangélisme compteraient de 600 à 665 millions de fidèles dans le monde, principalement aux États-Unis. Là encore, Sylvie Vermeulen a fait œuvre de pionnière en situant dans la tradition judéo-chrétienne l’essence de cette volonté de domination sur les femmes et les enfants. Vous trouverez en bas de page un lien vers cette importante réflexion, toujours en libre accès, mais également disponible dans son Génie de l’être. J’en profite pour vous informer qu’il reste encore 1-2 places disponibles pour mon séminaire « Autour du Génie de l’être » des 24-31 juillet prochains. N’hésitez pas à en parler autour de vous. Avec mes plus chaleureuses pensées, P.S. Si vous ne souhaitez plus recevoir cette newsletter, cliquez sur le lien de désinscription en fin de page.
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